La meilleure expérience de café commence ici
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Tendances & mode de vie
Notre époque alimentaire se tourne vers l’agriculture biologique. Le café ne fait pas exception à cette règle. Besoin de mieux consommer, conscience écologique, recherche de transparence, beaucoup de nos contemporains deviennent exigeant. Les labels sont là pour rassurer, mais est-ce vraiment la seule voie ?
Un groupe d’acheteurs arpente une grande plantation de café dans l’une de ces forêts d’Ethiopie près d’Agaro (région caféière de Jimma). But de la visite et des échanges avec les producteurs : évaluer la possibilité d’un sourcing. C’est la pleine période de récolte. Parmi les visiteurs se trouvent de vrais connaisseurs du café éthiopien et notamment de l’agroforesterie. Gage, a priori, de qualité et de pratiques agricoles saines. Mais ce n’est pas si simple. Christophe Servell (fondateur de Terres de Café) pointe avec scepticisme : « ces petites traces claires qui apparaissent au bord du chemin et brûlent la végétation sont la preuve, selon moi, d’ajout de produits ». En gros, il y a un soupçon d’utilisation de pesticides servant à l’entretien de la ferme. Les cerises sur les caféiers sont belles, certes. Mais le doute s’est installé. Si ces lots de café ne sont pas sélectionnés, c’est que pour Christophe, ils ne réunissent pas tous les critères d’une agriculture biologique ou organique. A deux heures de route de cette ferme, dans la région de Kaffa, le même groupe sillonne la plantation Tatmara Farm. La forêt y est dense, rafraichissante, protectrice. Des ouvriers de la ferme prennent soin de son écosystème en défrichant, machette à la main, les « mauvaises herbes ». La machette est le meilleur désherbant, en tout cas le plus sain et le plus honnête. Soit le signe d’une pratique agricole sans produits pesticides. C’est aussi le cas de la ferme Kalid Shifa dont l’audit de certification en agriculture biologique a été validé dans le courant de l’année 2019.
AB ou organique ?
Retour en France. Ces cafés d’Ethiopie repérés il y a quelques semaines arrivent enfin. Près à être présentés aux consommateurs. Certains avec le logo AB (Agriculture Biologique), d’autre sans aucun signe de référence officielle. Pourtant il s’agit bien de cafés organiques.
Le fait que Kalid Shifa ait demandé la certification de sa ferme sécurise l’achat de Christophe. Il a ainsi l’autorisation d’utiliser le logo AB sur ses packagings. Les cafés qui proviennent de Tatmara Farm n’ont pas été certifiés. Pourtant ils en présentent toutes les qualités. En fonction de la démonstration évidente de pratiques saines, les produits sont dits organiques. Ils ne permettront pas cependant à un quelconque torréfacteur d’utiliser le terme AB.
Passer à une certification Bio est un investissement payant. Pour le torréfacteur, c’est valider le principe d’un achat de café tracé, de qualité et qu’il accepte de payer au-dessus du prix du marché. Cet engagement valorise l’ensemble de la filière à chaque étape de celle-ci. C’est aussi offrir une perspective de Développement Durable où le producteur peut être dignement rétribué pour le travail fourni.
Du point de vue marketing, le label AB, par son côté rassurant auprès du consommateur, ne donnera pas lieu à une nécessité de pédagogie. Un café organique sans label requerra, peut-être, cet effort d’explication pour convaincre. Selon l’Agence du Bio, 98% des Français connaissent la marque AB. Edifiant !
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