La meilleure expérience de café commence ici
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Tendances & mode de vie
Une boutique du centre-ville de Challans (Vendée) en travaux. Dans quelques semaines, elle se transformera en atelier de torréfaction. Aux commandes de ce nouveau commerce de bouche : Jérôme Brossard. A l’occasion d’un changement vie, il projette de devenir torréfacteur. Bienvenue à Café Ôm’ri.
Jérôme aimait son métier, artisan-taxi, qu’il a exercé durant 15 ans en région parisienne. Il adore faire une partie de golf avec ses amis et il a toujours apprécié le café. C’est un rituel de golfeur. Il a déjà le réflexe de s’approvisionner dans une brûlerie à proximité de chez lui. « J’avais goûté une fois un café Malabar moissonné d’Inde et j’avais trouvé cela sympa. Dans la foulée je m’étais un peu équipé et je prenais plaisir à aller choisir mon café chez le torréfacteur » rapporte Jérôme.
Mais que sait-il de plus sur ce mystérieux breuvage ? En réalité pas grand-chose ce qui provoque chez lui questionnements et étonnements quand un de ses amis l’invite à découvrir le café sous d’autres aspects : diversité des variétés, alternatives à l’expresso, sensibilisation aux process. En résumé, il prend conscience que le café c’est tout un univers de passions échangées. Voilà qui tombe bien parce que Jérôme apprécie volontiers de partager une bonne blague autant qu’un casse-croûte convivial. Il a le sens du contact, l’œil qui frise et le sourire franc. C’est un catalyseur, il fédère. Alors, il va forcément manquer à ses copains lorsqu’il leur annonce son changement de vie. Fini le métier de taxi en Île de France. Direction la Vendée où son épouse décroche un nouveau poste. Premier réflexe : se trouver une place de taxi. Voilà un métier qu’il peut faire n’importe où. A la différence près, il n’est plus son propre patron. Et c’est là que Jérôme ronge son frein au point de ne plus supporter les contraintes du salariat. Mais que faire ? « En tous les cas, je n’éprouvais plus aucun plaisir à être taxi. Alors très vite, j’ai ressorti cette idée de ma tête : me lancer dans la torréfaction. Elle trottait en secret depuis pas mal de temps » confie-t-il.
Se lancer dans un métier du café
Et le voilà qui se met à rêver de changer de vie professionnelle. « Est-ce que tu m’aiderais si je me lançais dans la torréfaction ? » demande-t-il un jour de février 2021 à son ami qui travaille déjà dans la filière café. Dès ce coup de téléphone fondateur, Jérôme s’est alors fixé un objectif : devenir artisan-torréfacteur. « D’autant que tout m’entourage s’est mobilisé et m’a soutenu dans cette aventure » appuie Jérôme. Mais d’abord, il sait qu’il devra se former, rencontrer, lire des revues, visiter des salons, s’intéresser aux équipements, regarder les prix, les comparer et trouver un local. Soit un vrai projet d’entrepreneur. Avec l’excitation d’un adolescent, il se lance. Il trouve un local en centre-ville disponible. Ce sera le bon, même s’il faut le mettre aux normes de sécurité pour l’aménager d’une machine à torréfier et de tout ce qui lui permettra de créer sa boutique de cafés.
Son moment décisif sera sans doute sa visite du Paris Coffee Show. Il prend conscient de la densité de ce milieu, de son extrême convivialité, son horizon professionnel s’éclaircit nettement. D’autant qu’au même moment, il réserve sa première session de formation : une semaine à l’atelier de torréfaction Mokxa à Lyon pour apprendre le café vert, l’analyse sensorielle, les courbes de torréfaction, cupper et bien d’autres aspects. Il en ressort conquis et persuadé d’avoir fait le bon choix pour sa reconversion. Il perçoit pleinement le plaisir qu’il a à travailler le produit en découvrant et expérimentant, lui-même, les autres méthodes d’extraction. Avec un faible assumé pour la Chemex.
Autre rencontre importante : celle effectuée avec les équipes de Belco, l’importateur de cafés verts. Et selon lui, « il me parait impossible de vendre du café sans savoir l’extraire correctement. D’où ma décision d’avoir suivi une formation de barista d’une semaine chez MaxiCoffee ». En quelque mois, le projet de Jérôme est sur le point de se réaliser. Il se nomme Café Ôm’ri et c’est l’exemple vécu d’une reconversion professionnelle. Formations en poches, il est donc armé pour affronter ses premiers clients. « Avec une certaine appréhension, car si j’ai les bases, je dois désormais apprendre à faire mon métier. Et puis, là où je suis content comme un gamin, je sais que je vais pouvoir faire de l’éducation de ce produit qui reste d’une grande complexité » s’enthousiasme-t-il.
Pas un cas isolé
Le café est un paradoxe original. D’aucuns s’accordent à dire qu’il est un produit complexe à maîtriser et qu’on ne finit jamais d’en apprendre à son sujet. Pourtant son pouvoir d’attraction est aussi puissant que peut l’être la caféine sur l’organisme.
De nombreux torréfacteurs avant Jérôme exerçaient un tout autre métier avant d’en vivre passionnément. La tendance est au besoin de trouver du sens et du plaisir au travail que l’on exerce. Peut-être est-ce lié au goût, à la rencontre, à l’échange ?
Les métiers du café (barista, torréfacteur, acheteur en café vert) représentent des options satisfaisantes. D’autant qu’elles permettent de réaliser en quelques semaines son rêve. Nathalie, quarantenaire comme Jérôme, est devenue barista après avoir été prothésiste ongulaire. Alors à qui le tour ?
Où rencontrer Jérome ?
Café Ôm’ri : Passage Carnot – centre-ville de Challans (Vendée)
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