La meilleure expérience de café commence ici
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Histoires et interviews
Plus qu’un ouvrage, une enquête. C’est ce que vient de signer Karl Wienhold, chercheur en agriculture post-coloniale et spécialisé dans le commerce du café avec l’édition de Cheap Coffee Book. Il s’est longuement plongé dans les problématiques posées par le prix du café, les inégalités qui en découlent et comment rétablir de la justice en faveur des producteurs.
250 grammes de café à 2,59 euros… La bonne affaire ! Mais pour qui ? Le consommateur, assurément, qui scrute le niveau de son pouvoir d’achat. Quant au producteur, l’équation est perdante. Et c’est justement là qu’appuie précisément Karl Wienhold. Ce chercheur américain publie avec l’aide de Roast Magazine (revue américaine dédiée à l’industrie du café) une puissante enquête sur le marché mondial du café. Il revient sur les rouages d’une filière dont toute la pression s’exerce sur les producteurs. Entre nécessité de répondre à une demande mondiale croissante et l’obligation d’accepter des prix d’achats toujours plus bas. Cette simple question d’équité et de dignité soulève un problème multiface : le Développement Durable.
Introduction à l’Economie du café
Toute la réflexion de Karl Wienhold tourne autour du café. Il apporte au lecteur un point de vue et l’opportunité pour celui-ci de comprendre les mécanismes de l’Economie transposés à l’industrie du café. Il revient notamment sur la théorie des externalités, fort connue en macro-économie. En quoi l’impact d’une activité aura des conséquences positives ou négatives sur d’autres agents économiques. Pour illustrer ce propos, Karl explique pointe : « la pollution des eaux due à la méthode de traitement des cafés lavés et qui perturbe l’activité de l’industrie piscicole dans les vallées ». C’est une question qui demande être résolue par une démarche de Développement Durable appropriée. Mais coûteuse.
On y dénonce les risques de l’extractivisme ou quand un pays exporte un produit au risque de créer un phénomène de dépendance qui peut rendre vulnérable les populations qui en vivent, en cas de retournement des tendances. C’est une situation assez commune en Amérique latine, alors que les pays d’Afrique et d’Asie savent diversifier leurs activités autour du café.
La chaîne de valeur globale déséquilibrée
Ils sont nombreux à avoir leur mot à dire tout le long de la chaîne d’approvisionnement du café : négociants, torréfacteurs et détaillants. Ceux-là sont plus puissants que les producteurs, puisque la valeur générée par la filière café se concentre bien en aval des pays producteurs.
D’après Karl Wienhold, reprenant une étude des Nations Unies, « les achats de café effectués dans les réseaux de supermarchés représentent jusqu’à 80% de la consommation ». D’ailleurs, toujours selon la même étude, « les détaillants concentrent 60% de la valeur du café torréfié ».
C’est aussi l’occasion de plonger dans une meilleure compréhension des enjeux du C-Market (marché du café conventionnel) et des nouveaux marchés, incarnés par celui du Specialty Coffee.
Connaissant parfaitement les habitudes de terrain, Karl parle sans ambage des problématiques de corruption au sein de la communauté des producteurs de café. Soit un fléau pour le maintien d’une filière saine et transparente.
Fermes et Développement Durable
Avec précision, nous entrons dans le secret des finances des producteurs. Sans surprise, Karl assène : « les petits fermiers sont en très grande précarité économique ». Parfois dans l’obligation d’investir, de puiser dans les réserves de trésorerie et d’affronter certaines années de très mauvaises récoltes pouvant engendrer des pertes colossales.
C ‘est aussi mieux comprendre les coûts de production supportés par ces hommes et femmes désireux de toujours mieux faire. Peut-être dans la perspective d’accéder à de nouveaux marchés.
Entre tous les acteurs de la filière, l’une des clés réside du côté des torréfacteurs qui peuvent s’affranchir des règles des prix du marché en acceptant d’acheter le café vert à un prix plus élevé.
Question : mieux payer le producteur de café, est-ce vraiment un acte de justice ou l’expression d’une condescendance ? La réponse revient aussi au consommateur qui par ses choix peut devenir un acheteur activiste.
Cheap Coffee Book par Karl Wienhold
230 pages de description et d’analyse de l’état économique du marché mondial du café. Par la même occasion, l’auteur apporte ses solutions laissant aussi le lecteur imaginer les siennes.
Cheap Coffee Book est une prise de conscience concrète des difficultés qui s’accumulent sur une partie de la filière : les producteurs.
Pour se procurer le livre auprès de l’importateur : www.gourmetcup.fr
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