La meilleure expérience de café commence ici
La meilleure expérience de café commence ici
Tendances & mode de vie
Le café pousse partout dans le monde, entre les tropiques du Capricorne et du Cancer. L’accès aux plantations est quasi exclusivement l’affaire des professionnels (torréfacteurs, importateurs ou négociants). Pourtant, visiter une ferme de café est d’un intérêt majeur pour le commun des citoyens. Comment cultive-t-on du café ? Quels en sont les principes et problématiques ? Un tourisme émerge
Ce jour-là, il est question de Panama. Autour de la table, une dizaine de professionnels du Tourisme assiste à une présentation sur le café panaméen. A la manoeuvre de cette de cette opération de sensibilisation : Gourmet Cup (revue spécialisée), Cafés Pfaff (torréfacteur) et l’Ambassade. L’objectif consiste à inciter les concepteurs de produits touristiques à intégrer la découverte du café dans leur offre commerciale.
Quelque part entre Addis Abeba et Jimmah (Ethiopie), un couple de Belges, sac sur le dos, finit de gravir le chemin tortueux qui le mène à la ferme de Kalid Shifa. Les deux voyageurs sont happés par une effervescence communicative. Nous sommes en pleine saison de la récolte des cerises de café. Femmes et hommes de la plantation s’activent, chacun sachant précisément quel rôle est le sien. Au milieu de cette population, d’autres voyageurs donnent un coup de main. Ils sont français et travaillent pour la filière du café. On croise Christophe Servell (Terres de Café), son équipe et des journalistes.
Ces deux scènes sont symptomatiques de l’élan qui s’amorce en faveur du café et de ses secrets de fabrication. La distance entre le consommateur et le producteur tend à se réduire grâce au torréfacteur. C’est déjà une bonne chose. Or cette distance ne permet pas d’acheter directement à la ferme. Tout de même, ce besoin de traçabilité -signe d’évolutions dans nos habitudes de consommation- peut-il trouver satisfaction dans la découverte des fermes de café ? Et de quelle manière ? Alors que le contexte montre (étude récente publiée par l’Agence Bio) que les consommateurs (59%) privilégient les productions locales ou les circuits courts.
Retour à Chiriqui
Peut-il y avoir un agro-tourisme du café ? Cette question en entraîne une autre : les plantations de café sont-elles équipées pour organiser des visites ? On a vu que l’agro-tourisme, investissements d’infrastructures à la clé, permet de créer de nouveaux débouchés commerciaux. Le modèle peut-il s’adapter à Chiriqui (Panama) ou Jimmah (Ethiopie) ?
Direction la Janson Coffee Farm au pied du volcan Baru. Au Panama, la famille Janson cultive plusieurs variétés de café, dont le Gesha. C’est même « Le pays du Gesha » comme le signale un panneau d’accueil au coeur de la plantation. Michael Janson vous emmène dans sa voiturette de golf pour arpenter cette forêt de Las Lagunas. La grande découverte peut commencer : des Geshas en fleurs étalent leur parfum de jasmin ; plus loin des Bourbons continuent leur maturation ; dans un abri forestier composé d’avocatiers et orangers, entre autres, une pépinière apparait avec de nouveaux pieds de Geshas à perte de vue dans l’attente d’être replantés. Au détour des chemins, les arbres dévoilent pudiquement une résidence d’ouvriers saisonniers (essentiellement des cueilleurs) qui déambulent en faisant réagir la faune alentour. D’ailleurs, Michael Janson assure que sa plantation de café abrite de nombreux animaux (félins et oiseaux) que l’on peut venir observer avec commentaires d’un guide.
Retour au Beneficio (locaux de traitement et stockage des cafés). Tous les process après la récolte y sont pratiqués et expliqués. La dégustation (cupping) clôture la visite, avant de sortir par une boutique où les cafés torréfiés de la Janson Coffee Farm sont mis en vente. Tout est donc pensé pour accueillir le touriste.
A l’autre bout de la planète, à Jimmah, tout est différent. Les infrastructures modestes ne permettent pas de créer de tours organisés. Et pourtant, le contexte d’agro-foresterie offre un terrain idéal aux longues randonnées à la découverte des plantations de café et villages ruraux d’Ethiopie. Explorer les profondes forêts d’eucalyptus et caféiers centenaires, écouter les chants stridents des babouins, chasser les fourmis intrusives, prendre garde à la présence de serpents, repérer les traces de buffles…
Grande différence, la visite d’une ferme éthiopienne est aussi l’occasion de se fondre dans l’authenticité de la vie quotidienne des producteurs et leurs ouvriers. Cette proximité absolue favorise les contacts et la participation aux efforts. On aide à la cueillette, on trie avec les ouvrières les cerises de café disposées sur les lits africains, on porte les sacs de café, on déverse les cerises de café dans la station de lavage pour préparer le dépulpage… Tous ces process à portée d’oeil et de main aident à une meilleure compréhension des problématiques qui composent la filière café. Ou comment répondre aux attentes de traçabilité des consommateurs !
Exergues
Des Geshas en fleurs étalent leur parfum de jasmin ; plus loin des Bourbons continuent leur maturation…
La visite d’une ferme éthiopienne est aussi l’occasion de se fondre dans l’authenticité de la vie quotidienne des producteurs et leurs ouvriers.
Pratique :
Où trouver ?
Des cafés Gesha Janson Coffee Farm* : Verlet – Paris
Des cafés issus de la ferme Kalid Shifa* : Terres de Café – Paris
* En fonction de la saison
Testo vario
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