Tendances & mode de vie

Le boom de la co-torréfaction

On regardait la démarche d’un œil goguenard, lorsque les premières initiatives se sont développées. Depuis, la tendance de la torréfaction collaborative se confirme. C’est la surprise qui s’empare de la filière. Elle répond à une demande qu’il faut suivre de près.

Du concept de niche à l’offre ouverte à tous, le principe de co-torréfaction s’impose petit à petit. De quoi parle-t-on ? Des torréfacteurs se proposent d’accueillir des collègues ou futurs professionnels de la torréfaction pour s’entraîner, torréfier en cas de panne de son propre équipement ou se former. Les acteurs de cette jeune filière sont inventifs et les modèles qu’ils proposent savent répondre à différentes problématiques. En effet, être ou devenir torréfacteur est parfois un chemin semé d’embûches. La démocratisation de l’outil « Torréfaction collaborative » semble trouver sa place au sein d’un collectif solidaire et ouvert à l’innovation. C’est l’ambition portée par deux des pionniers de la torréfaction collaborative en France, Maria Hernandez et Andres Hoyos Gomez. Les fondateurs de The Beans en Fire, situé à Paris, ont pensé dès sa création, ouvrir l’atelier aux autres. Avec l’objectif de former de futurs professionnels de la torréfaction qui pourront par la suite lancer leur activité, à leur tour. Au fil du temps, l’adresse parisienne s’est imposée. Elle a permis notamment à des micro-torréfactions de s’installer. C’est le cas de Café 366. Laetitia Natali, sa fondatrice, se rend chez The Beans on Fire depuis quelques années pour produire sa gamme de cafés de spécialité. L’atelier de Maria et Andres est Son atelier ! Le principe est simple : il lui suffit de prévoir et réserver son créneau de torréfaction, torréfier et repartir avec ses cafés qu’elle ensachera chez elle. C’est bien l’esprit de communauté qui est à l’œuvre dans ce modèle : utiliser l’équipement en toute autonomie d’un collègue in site à l’échange et au partage d’expérience. C’est un excellent moyen de ne pas rester seul face à ses doutes. Recueillir des conseils et goûter les cafés avec d’autres professionnels consolident les connaissances et fait progresser.

 

L’atelier nomade

Preuve que la filière est dotée d’un sens du dynamisme communicatif, la torréfaction collaborative n’en finit pas de trouver des solutions. Voire de s’engouffrer dans des interstices. C’est ce qu’a réalisé Leonardo Azeredo, avec le tout nouveau concept Co-Roasting. A l’objection qui consisterait en : « mais je n’y connais rien ! », Leonardo propose « d’aider ceux qui le souhaitent à développer leurs talents de torréfacteur ». Selon lui, il n’est pas nécessaire d’investir dans un atelier très coûteux en charges pour devenir torréfacteur. Il suffit de trouver une torréfaction partenaire acceptant de recevoir un candidat à ce métier : ce dernier propose un accompagnement pour la prise en main, jusqu’à ce que le futur professionnel devienne autonome.  Réaction étonnante de la part des ateliers hôtes : la crainte mal placée d’une concurrence est balayée par le plaisir de valoriser son savoir-faire et ses connaissances en les transmettant. La réflexion qu’a mené le fondateur de Co-Roasting a activé un levier entrepreneurial : comment rentabiliser son atelier de torréfaction quand il ne fonctionne pas ?

Pour le bénéficiaire de ce concept, c’est même la possibilité d’être totalement nomade, en n’ayant aucune attache. Seul le paiement de la prestation (comprenant le service et l’utilisation de l’équipement) calculé au kilo sera demandé.

Lien, transmission et solidarité. Voilà une dernière valeur qui s’exprime aussi lorsque le torréfacteur tombe en panne. La solution, se rendre chez un collègue qui acceptera de mettre à disposition son équipement. C’est ce à quoi a dû se résoudre Jérôme Brossard (Café Ôm’ri à Challans), nouveau torréfacteur dont l’équipement n’est pas arrivé à temps pour l’ouverture de sa boutique. Un atelier des Sables d’Olonne lui a ouvert ses portes afin de torréfier ses premières broches. Certes, c’était du dépannage. Mais aussi de la co-torréfaction sans en avoir l’air.

 

 

Pour en savoir plus sur les solutions de Co-Torréfaction

The Beans on Fire : https://thebeansonfire.com

Co-Raosting : www.co-roasting.com

 

 

Photos : The beans on fire et Gourmet Cup