Tendances & mode de vie

Gesha / Bourbon : le match

Difficile de départager ces deux variétés de café. Leur excellence est reconnue des deux côtés. Les professionnels de la torréfaction et les baristas en raffolent pour les résultats gustatifs et les émotions qu’elles procurent. Leur prix peut surprendre et paraître déraisonnable. Quoi qu’il en soit l’exigence de qualité guide chaque maillon de la chaîne de transformation. De la ferme à la tasse.

De 50 à 70 euros les 250 grammes de Gesha ou Bourbon pointu de la Réunion. Les torréfacteurs affichent des tarifs pour des variétés de café qui peuvent laisser pantois. On les comprend. Mais avec un peu d’explications, le consommateur interloqué fera le lien avec les similitudes déjà connues dans l’univers du vin où terroir, variété, cépages, méthodes de récoltes, traitement des sols, philosophie de travail apportent de la valeur au produit agricole. Le Gesha et le Bourbon répondent eux aussi à ces principes. Mais comment s’opère la distinction entre ces deux variétés de café ?

Le gain en valeur est avéré pour les torréfacteurs, si et seulement si, ceux-ci sont capables de trouver les débouchés en séduisant par le contenu et l’éducation une clientèle avec un potentiel d’achat capable de répondre à la proposition. Qu’en est-il pour les producteurs ?

Pour les professionnels qui cultivent ces variétés les plus fines, la conscience professionnelle engage à une excellence des pratiques agricoles. Ceci étant un gage de confiance et de respect des accords qu’ils passent avec les importateurs et leurs clients torréfacteurs. Il y a une responsabilité de conservation d’un patrimoine qui se transmet depuis le début de l’aventure du café. Car au commencement, tout part du Typica éthiopien. De flux migratoires en explorations, les plants de café ont voyagé. Au 18è siècle, ils ont été introduits sur l’Ile Bourbon (actuelle Ile de la Réunion), quand d’autres ont migré vers d’autres contrées d’Amérique centrale où le Gesha s’est développé au milieu du 20è siècle.

 

Et au pied de l’arbuste ?

Rien ne vaut la réalité du terrain. Au Panama, par exemple, les fermiers mènent un travail de producteurs soucieux d’offrir les meilleures conditions de culture à leurs caféiers. De l’entretien du sol au moment de la récolte, en passant par la manière de tailler les branches, l’ombrage des surfaces cultivées, chaque détail a son importance. D’une récolte à l’autre, le producteur (de Bourbon ou Gesha) n’a qu’un objectif (triple) : augmenter la qualité de sa production, améliorer sa rentabilité de ses arbustes et les protéger (contre les maladies, les vents violents, les sécheresses et pluies torrentielles). Par rapport à cela, il est aussi soumis à une responsabilité d’anticipation. Celle de prévoir le remplacement d’anciennes surfaces en perte de rentabilité par de nouveaux plants. Parfois, la stratégie de recherche de valeur poussera le producteur à remplacer une variété peu rentable par une autre qui l’est beaucoup plus. Tant que l’altitude le permet, le sol et l’exposition, l’espoir de mieux vivre de la production de café est alors entier. Au Panama, dans la région de Boquete, la famille Peterson (Finca La Esmeralda) est pionnière dans la culture du Gesha depuis la fin des années 1960. Elle peut négocier ses lots de cafés verts de variété d’exception jusqu’à 600 dollars le kilo.

 


 

A propos du Gesha

Taille de l’arbuste : Grande

Couleur du feuillage : Verte ou Bronze

Taille du grain : Moyenne

Rendement de l’arbuste : Moyen

Qualité de la tasse : Exceptionnelle

Altitude de culture optimum : 1 000 à 1 600m

Maturation de la cerise : moyenne

Première récolte après mise en terre : A partir de la 4è année

Profil aromatique de la tasse : Tasse complexe (d’une grande richesse aromatique) mêlant des notes florales, agrumes, avec un niveau de qualité exceptionnel

 

A propos du Bourbon

Taille de l’arbuste : Grande

Couleur du feuillage : Verte

Taille du grain : Moyenne

Rendement de l’arbuste : Moyen

Qualité de la tasse : Très bonne

Altitude de culture optimum : 1 000 à 1 600m

Maturation de la cerise : rapide

Première récolte après mise en terre : A partir de la 4è année

Profil aromatique de la tasse : De manière générale, on retrouve des notes complexes fruitées (fruits rouges, fruits exotiques…) et d’une douceur bien caractéristique.