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Vietnam : Au pays du Robusta, mais pas uniquement

Deuxième producteur mondial de café ! Le Vietnam pointe à une place bien inattendue, considérant l’image d’un pays de thé qu’il véhicule. Pourtant depuis quelques années, presque tout le Robusta de la planète sort des fermes vietnamiennes. Alors que l’Arabica commence à y faire son apparition.

Avec plus de 27 millions de sacs produits en 2013, la production de café au Vietnam tient à un savoir-faire maîtrisé, une capacité à utiliser les espaces et une altitude propice à l’épanouissement prolifique de cette espèce. Facile à produire, le Robusta est devenu un succès agricole pour les Vietnamiens. En très peu de temps, des premiers caféiers introduits par les Français au milieu du XIXè siècle et la Guerre du Vietnam, les autorités ont grandement favorisé cette culture du Robusta. Le début des années 1970 marque un changement de stratégie avec la collectivisation. Résultat : baisse de production et de rendement ont fait reculer les volumes produits.

Que s’est-il passé durant les 25 années qui ont suivi la fin de la Guerre du Vietnam ? Une prise de conscience qui a conduit à l’attribution de surfaces dédiées aux plantations de café. D’importantes compagnies investissent alors dans la culture du Robusta.

 

Vers l’Arabica et sa complexité

Du nord au sud, les grandes plantations s’étalent sur toute la superficie du pays. Mais à faible altitude (entre 200 et 800m) comme dans toutes les zones caféières où pousse le Robusta.

C’est dans le South Vietnam et Central Highlands que la production est principalement concentrée. En revanche c’est remontant vers le nord (North Vietnam) que les cultures d’Arabicas tels Bourbon ou Catimor. Néanmoins, leur part reste encore négligeable comparé aux volumes de Robustas.

Mais les informations remontent de plus en plus en faveur d’un Arabica de qualité dont l’évidence ne fait plus de doute. Quelques producteurs comment à se faire un nom. C’est le cas de Quang Tran (La Viet Coffee) cultivateur de Bourbon (variété haut de gamme) qui ravit les dégustateurs grâce à ses notes chocolatées, de caramel et sa longueur en bouche. Il est certain que l’apport d’une espèce en plus ouvre des perspectives au café vietnamien. Et surtout celui du Café de Spécialité où la valeur réside dans la qualité des variétés et la complexité aromatique qu’elles proposent. Reste à savoir si la traçabilité des Arabicas du Vietnam sait apporter autant de précision qu’un terroir colombien.

 

Un impact mondial

Pour l’heure, le café du Vietnam s’appuie sur la valeur volumétrique générée par le Robusta. Loin des subtilités aromatiques des Bourbons, il offre en revanche un niveau de rendement plus que satisfaisant pour les autorités du pays. En revanche, le Canephora (autre nom du Robusta) qui connaît une période de surproduction répétée depuis quelques années constitue un déséquilibre de l’offre. Et conséquemment, une chute des prix est constatée. Celle-ci, d’ailleurs, n’affecte pas uniquement le marché du Robusta, mais aussi celui de l’Arabica qui suit la même tendance. Nombreux sont les industriels qui vont se tourner vers des prix toujours plus bas. Ce sont les effets pervers indirects d’une production mal maîtrisée.